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Editorial
Lecteurs, Lectrices, ce numéro 5 de Regard sur les Ouïghour e s est placé sous le signe de la nouveauté. Tout d’abord, il s’agit d’une nouvelle formule avec davantage de pages et des rubriques inédites. De plus, ce premier numéro de la nouvelle formule, de façon exceptionnelle, se départit des rubriques scientifique traditionnelles de la revue pour prendre des chemins buissonniers et donner une place à l’expérience de ceux et celles qui se cachent derrière l’appellation générique d’« Ouïghour e s ». Nous avons ainsi choisi de donner des visages à celles et ceux que nous subsumons un peu trop vite dans le mélange indistinct du terme « peuple » ou « habitant e s de la Région Ouïghoure ». Ce numéro ambitionne de montrer des vies singulières dans la Région comme en France, pour ne pas réduire les individus à une appartenance à cette population, et donner à chacun e la possibilité de présenter sa façon propre de mêler ses diverses identités (qu’elles soient professionnelles, familiale, sexuelle…) en un tout unique ! Qui sait, peut être, y percevrez vous comme un écho familier, par delà les différences culturelles ?
Un tel projet nous a obligé e s à quelques aménagements dans les rubriques. Ainsi les portraits photographiques des Ouighour e s interviewé e s remplacent, exceptionnellement dans ce numéro, le jardin artistique. Par ailleurs, pour accorder davantage de place à ce panorama pluri individuel, l’article traditionnel du professeur Stéphane de Tapia, « Regard sur… » a disparu. Mais une fois n’est pas coutume et ces deux rubriques reviendront dès le prochain numéro.
Au menu de ce Regard sur les Ouïghour e s, vous trouverez donc : le photoreportage du célèbre Kurbanjan Semet qui s’est rendu dans diverses villes chinoises pour interviewer des personnes originaires de la Région Ouïghoure. Son projet « Je viens du Xinjiang » est un véritable phénomène plébiscité par les médias chinois et anglo-saxons. En écho à ces témoignages venus d’Asie, des étudiant e s ouïghour e s habitant en France racontent leur parcours et leur vie dans notre pays. Prenant le point de vue opposé, nous croisons un troisième regard singulier avec le témoignage de Véronique Saulnier : la Française évoque sa découverte de la Région Ouïghoure. A travers cette triple perspective se dessine une carte subjective et intime de la culture ouïghoure, de la Chine à la France.
Par ailleurs, nous nous concentrerons sur une pratique culturelle ouïghoure singulière : celle du meshrep. Inscrite récemment par l’Unesco sur sa liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente, cette tradition vivante, qui mêle de nombreuse formes artistiques, méritaient bien que Regard sur les Ouïghour e s lui consacre un article.
Enfin, dans cette nouvelle formule, vous retrouverez les rubriques devenues traditionnelles de notre revue : le « cours d’ouïghour » ; l’actualité culturelle, désormais appelée « nouvelles de la diaspora » ; et « Littérature et Science ». Cette dernière rubrique présente aujourd’hui deux articles : d’une part, vous découvrirez le célèbre biologiste Shoukhrat Mitalipov dont les découvertes ont récemment attiré l’attention mondiale, d’autre part Gulnisa Nazarova vous invitera à penser comment il est possible d’enseigner, par delà le fossé culturel, la langue ouïghoure aux États unis.
L’équipe d’Oghouz espère que cette formule plus complète remportera votre enthousiasme !
Nous vous souhaitons un bel été.