Le 2 octobre dernier, dans les rues de Paris, s’est tenue une grande manifestation contre le génocide ouïghour actuellement perpétré par les autorités chinoises. L’une des revendications principales de la marche est la reconnaissance du génocide ouïghour par la France.
Le départ a eu lieu place de la Bastille. Le cortège, banderoles et panneaux bien hauts, au son des slogans scandés, répétés, a cheminé jusqu’à la place de la République. La manifestation a été organisée pour coïncider avec la semaine d’or (黄金周 Huang jin zhou) du jour de la fête nationale de la RPC (中华人民共和国国庆节 Zhonghua Renmin Gongheguo guoqingjie), les sept jours fériés consécutifs accordés dans le pays pour célébrer la fondation de l’Etat le 1e octobre 1949.
Cette manifestation a rassemblé de très nombreuses d’organisations ouïghoures. Parmi elles la Uyghur Academy Europe (Académie ouïghoure d’Europe), le World Uyghur Congress (Congrès Mondial ouïghour), l’East Turkestan Youth Congress (Congrès de la jeunesse du Turkestan oriental), le Belgium Uyghur Association (Association ouïghoure de Belgique), le Stichting Oost Turkestan organisaties Alliantie NL (Union néerlandaise des organisations du Turkestan oriental) et Den Norske Uighurkommiteen (Comité ouïghour de Norvège). Des Ouïghour-e-s sont venu-e-s de la France entière et de pays voisins pour y assister. Les Parisien-ne-s ont eux aussi apporté leur soutien à la cause, portant le nombre total de participants à environ deux mille personnes.
Le drapeau ouïghour, le Kökbayraq, bleu clair avec l’étoile et le croissant, volait partout au-dessus de la foule rassemblée ce jour-là. Le drapeau, originellement adopté par la première République du Turkestan oriental (1933-1934) le 12 novembre 1933, est maintenant un symbole de la nation ouïghoure, ainsi que de ses aspirations d’indépendance.
Place de la République, des Ouïghour-e-s, des activistes, des femmes et des hommes politiques, ont délivré des témoignages et prononcé des discours. Les manifestant-e-s ont assisté à des représentations artistiques à propos de la vie en camps et du travail forcé.
Parmi les Ouïghour-e-s de la diaspora, se trouvaient des rescapé-e-s de camps venus de plusieurs pays dont Gulbahar Jelilova, Gulbahar Haitiwaji qui résident en France ainsi qu’Omar Bekali et Qelbinur Sidik qui sont venus des Pays-Bas.
Nombre d’élu-e-s ont aussi été présent-e-s. Certains d’entre-elleux, comme Samuel Cogolati, député à la Chambre des Représentants du Parlement fédéral belge, sont venu-e-s de pays limitrophes pour montrer leur soutien à la manifestation. Parmi les maires, député-e-s et autres personnalités politiques françaises étaient présents Raphaël Glucksmann, Clémentine Autain, Olivier Faur, Esther Benbassa, Annie Lahmer, Frédérique Dumas, Geneviève Garrigos, Philippe Nadji Bouriachi, Lamya Kirouani, etc. Ces derniers ont été rejoints par des activistes et des personnalités français-e-s, dont Assa Traoré et la comédienne et militante Lucie Lucas.
De nombreuses personnes, militants et soutiens, étaient venus protester contre le traitement d’autres peuples en RPC, notamment les Tibétain-e-s et les Mongol-e-s, qui subissent une répression croissante ainsi qu’un génocide culturel depuis des années. Les diasporas et associations mongoles et tibétaines craignent de bientôt partager le sort des Ouïghour-e-s.
En plus des banderoles officielles de la manifestation, beaucoup de participant-e-s ont confectionné des pancartes elleux-mêmes, mettant en lumière différents aspect de la répression et de l’exploitation des Ouïghour-e-s.
Nous remercions toutes les personnes qui étaient présentes ce jour-là. Grace à vous, le combat pour mettre fin à l’injustice contre les Ouïghour-e-s continue et s’amplifie.